Née de son vrai nom Mary Ann Walker le
26 août 1845 à Londres. Elle meurt à 43 ans.
Aspect
Taille 1 m 60 environ; yeux marrons bienque décrits gris lors de l'autopsie, cheveux bruns grisonnants, quelque peu édentée (il lui manquait les dents de devant).
Elle avait deux grains de beauté sur le front, et une petite cicatrice, s'étant blessée pendant son enfance.
Elle est décrite par Emily Holland comme "une femme propre sur elle et coquette." Le légiste nota d'ailleurs la propreté de l'extrêmité de ses doigts. Seul défaut, elle était alcoolique.
Son histoire
Son père : Edward Walker (Forgeron puis serrurier). Au moment de la mort de sa fille, il fut décrit comme quelqu'un de forte carrure, aux cheveux grisonnants, portant collier et vivant au 16 route Maidswood, Camberwell.
Mère : Caroline.
Polly épousa William Nichols le 16 janvier 1864.
William Nichols était employé dans la société Perkins, Bacon & Co., et vivait à Cogburg Rd. au moment de la mort de sa femme.
Le couple eut 5 enfants Edward John, né en 1866; Percy George, 1868; Alice Esther, 1870; Eliza Sarah, 1877 et Henry Alfred en 1879. Le plus vieux avait 21 ans en 1888 et vivait chez le père de Polly au moment du drame. Les autres vivaient avec les Nichols.
William et Polly ont d'abord habité à Bouverie Street puis allèrent au 131 Trafalgar Street durant 10 ans. Puis ils logèrent à divers endroits durant 6 ans pour finir au No. 6 D block, Peabody Buildings, Stamford Street, Blackfriars Rd.
En 1881, Polly se sépara finalement après de nombreuses ruptures après 24 ans de mariage. Sans revenus elle dut subvenir à ses besoins.
En 1882, William appris que sa femme en était venue à se prostituer pour vivre et pris cette raison comme prétexte pour ne plus lui verser le peu qu'il lui donnait. A Sugden, elle fut contrainte à vivre avec un autre homme, qu'elle n'aimait pas, qui la mit probablement sur le trottoir (Thomas Dew). Son ancien mari fit appel à la Justice prétextant l'immoralité de Polly pour lui enlever ses enfants. Au moment où Polly fut égorgée, il ne l'avait pas vue depuis 3 ans.
Abandonnée de tous, après la séparation, Polly son père ne l'aidant pas financièrement, ne voyant plus ses enfants, elle sombra dans une triste dépression tombant dans la boisson.
6/2/83-10/26/87 -- En 1886, elle connaît une autre tragédie avec la mort de son frère qui meurt tragiquement dans une explosion à cause d'une lampe à parafine.
Le 2 décembre 1887, elle est ramassée par la police, car traînant à la cloche en train de dormir près de Trafalgar Square. Elle était alors trés démunie et sans aucun moyen de subsistance et fut envoyée quelque temps en hospice (Lambeth Workhouse). Elle va traîner ainsi jusqu'au moment de la tragédie de maison de bienfaisance à une autre (Mitcham Workhouse, Holborn and Holborn Infirmary).
du 16 avril au 12 mai 1888 -- Elle se trouve à Lambeth Workhouse où elle fera la connaissance d'une amie d'inforturne qui reconnaîtra son corps le jour du meurtre.
De là, Polly écrivit à son père une lettre poignante :
"je vous écris juste pour vous dire que je serais heureuse que vous sachiez que je me suis installée à une nouvelle adresse, où je me trouve trés bien maintenant. Des gens sont sortis hier, et ne sont pas rentrés, aussi j'ai pu être pris en charge. L'endroit est grand, avec des arbres à l'avant et derrière. .. J'espère que vous vous portez bien et que le fiston a du travail.. Bien je vous dis au revoir.
Sincèrement,
Votre Polly
Répondez moi vite, de grâce, et ayez l'obligeance de me donner de vos nouvelles."
Son père répondit à la lettre mais fit la sourde oreille.
Elle travailla deux mois dans cet hospice puis s'enfuit en volant des vêtements et 3 Livres et 10 shillings.
Sa dernière adresse connue fut celle d'une petite pension de famille, modeste au 18 Thrawl Street dans le quartier de Spitalfields. Elle partageait une chambre avec 4 femmes. La pièce était réputée propre et bien tenue, faits établis lors de l'enquête de police.
Le 24 août 1888, Polly bougea pour une pension appelée la Maison Blanche, au 56 Flower and Dean Street. C'étaif en fait un bordel.
Dans cette maison close Nichols, Stride et Eddowes ont toutes travaillé. Déjà en 1883, la rue de ce bouge était décrite comme un quartier chaud trés dangereux.
La nuit du meurtre, entre le jeudi 30 au vendredi 31 août 1888.
Ce jour-là, le temps est froid et trés humide. Le smog, mélange de umée et de pollution submergeait les quartiers Est. Certains témoins de l'époque expliquait qu'on n'y voyait pas à 10 mètres. La pluie tombait drue et des éclairs déchiraient le ciel, la nuit était sombre et près des docks peu de gens se hasardaient.
23 h -- Pourtant, Polly avait besoin d'argent pour aller boire et se réchauffer. Elle marcha le long de la route de Whitechapel, de long en large attendant un client éventuel prête à faire une passe, debout contre un mur, comme cela se faisait à l'époque, entre deux passages de rues ou dans une arrière cour où zonaient nombres de sans abris
0 h 30 -- On la voit quitter l'angle de Brick Lane et de Thrawl street, près du Frying Pan se dirigeant vers la pension du 18 Thrawl Street.
Entre 1h20 et 1h40 du matin -- Elle ressort de la pension de famille, la logeuse la refusant parce que n'ayant pas de quoi payer sa chambre Polly, lui demande de lui garder un lit le temps qu'elle trouve de l'argent. "je trouverai bien vite quelqu'un ! Regardez donc mon beau chapeau !
A 2 h30 -- Elle croise Emily Holland, qui revient des docks où un feu a pris près d'une boutique d'épicier, à l'angle de la route de Whitechapel et d'Osborn Street. Celle-ci dira de la défunte qu'elle semblait en tenir une bien bonne lorsqu'elle l'avait croisée. Elle avait d'ailleurs regardé sa montre, il était 2h30. Polly lui dit avoir bu 3 fois le prix de sa chambre ce jour-là. Elle voulait faire une dernière passe afin d'avoir l'argent pour aller partager une chambre avec un homme qu'elle connaissait près de la rue Flower and dean. Dix minutes passées, les deux femmes se séparèrent. Polly se diriga vers son destin, en direction de l'est, en descendant la rue de Whitechapel.
A l'époque, le prix d'une prostituée, aux charmes moins avenants comme Polly Nichols se monayait pour 2 ou 3 pennies ou un morceau de pain. Un grand verre de gin coûtait alors dans un pub 3 pennies.
3 h15 --Le Policier John Thain descend Buck's Row. Il ne constate rien d'inhabituel. Au même moment le Sergent Kerby, de Scotland Yard, descend Bucks Row et fera la même déclaration.
Scène de la découverte du crime
3 h 40 à 3 h 45 du matin -- Le corps de Polly Nichols est trouvé à Buck's Row par Charles Cross tirant sa charette pour se rendre à son boulot dans le quartier Pickfords, il est accompagné de Robert Paul avec qui il travaille : "Viens voir ! Y'a une femme là ! " Paul traverse la rue et vient voir. Elle a l'air morte, (ses mains et son visage sont glacés mais les coudes et les jambes encore chauds. "Elle a du avoir une attaque !"
Le policier Neil est averti par les 2 hommes et les suit en courant sa lampe en main vers le lieu du crime. Ensuite le policier se rue chez le Dr. Llewellyn (médecin légiste du quartier), qui vit tout proche, ce qui fait que plus tard le chef des enquêteurs, Abberline le soupçonnera pendant un bref temps. Tous deux reviennent quelques minutes après (vers 4 heures moins 10) et le Dr. Llewllyn déclara que la victime avait expiré quelques minutes après le premier coup porté, il constata aussi qu'il y avait parterre l'équivalent d'un verre et demi de sang sur le sol, ce qui était inconcevable vu tout le sang perdu.
Le lieu du crime, Bucks Row se trouvait qu'à quelques minutes d'Osborn Street. Aucun lampadaire à gaz n'existait donc dans le coin hors mis tout au bout de la rue : à cet endroit, c'était la nuit noire et froide, noyée dans la brume et la pollution (smog en anglais), on avançait à la lueur des lampes.
Peu de temps après le meurtre, le nom de l'endroit où venait d'être commis le meurtre fut changé par les autorités en Durward Street.
Le corps était dans
le secteur des entrepots de la Poissonnerie de l'Essex, de ceux des
Laines Brown and Eagle et de l'usine Schneider's cap juste devant un
porche d'entrée. Une école se trouvait aussi tout
près. Cela se passa sous les fenêtres de Mme Green,
cette personne avait le sommeil léger. Sa maison appelé
"New cottage" était toute proche d'étables.
C'était une veuve avec 2 fils et une fille qui vivait avec
elle. Mme Green s'était couchée vers 11 h et n'avait
pourtant entendu aucun bruit hors mis lorsque la police est
arrivée.
De l'autre côté de la rue, face à la maison de Mme Green vivait Walter Purkiss, Directeur de la poissonnerie d'Essex avec sa femme, ses enfants et une domestique. Ils s'étaient couchés vers les 11h et n'avaient rien entendu du tout bien qu'ils se soient éveillés à divers moments de la nuit.
Mary Ann Monk et William Nichols identifièrent par la suite le corps
Les vêtements et objets qu'elle avait en sa possession étaient les suivants :
Vêtements :
un bonnet noir
Reddish brown ulster with seven large brass buttons bearing the pattern of a woman on horseback accompanied by a man.
une robe marron
un bustier de flanelle blanche
des collants en laine noirs
2 jupons, l'un de laine grise, l'autre de flanelle de marque "Lambeth Workhouse"
un corset marron (court)
un slip de flanelle
des bottines d'homme
Objets :
un peigne
un mouchoir blanc
un bout de mirroir brisé
Dans le Times, on put lire le témoignage suivant : "5 dents étaient manquantes et la langue avait été lacérée. , la machoire présentait de multiples contusions, sans doute due à des coups de poings. Le côté gauche du cou, 1 cm en dessous de la mâchoire, était incisé depuis une oreille jusqu'à l'autre et l'incision (8 cms environ) s'arrêtait à quelques centimètres des oreilles. Une large lame (couteau ou scalpel) moyennement affûtée avait servie. Il n'y avait pas trace de sang sur la poitrine, ni même sur le corps ou les vêtements. Pas de blessures sur le corps hors mis au bas de l'abdomen. A deux ou trois cms sur le flanc gauche on trouva une blessure faite d'une drôle de manière. La blessure était trés profonde et avait franchi les tissus. Plusieurs incisions avaient été faites à travers l'abdomen et avait été refaites plus bas sur le côté droit. Tout cela avait été fait par un couteau donnant des coups violents en direction du bas. Les blessures faites de gauche à droite laissaient penser que la personne était gauchère. Toutes les blessures avaient été faites par un même instrument."
Selon toute vraisemblance, la victime semble avoir été tuée par une personne qu'elle connaissait déjà. Interrogé, son père déclara "Je ne lui vois pas d'ennemis, elle était trop gentille pour ça".
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