Montague John DRUITT


Montague John Druitt -- Diplômé de l'Université de Winchester et grand sportif, il fut découvert noyé dans la Tamise le 31 décembre 1888. Il est considéré par beaucoup comme un suspect potentiel. Même si son cas est suffisamment intéressant, il y a trés peu de choses qui assure de sa culpabilité.

Druit était le deuxième fils d'un pratitien médical, William Druitt, né le 15 août 1857 à Wimborne, dans le Dorset. Eduqué à Winchester et dans le nouveau collège d'Oxford, Druitt fut le dernier à recevoir son diplôme de troisième degré en 1880 (sources de l'auteur Philippe Sugden, Jack l'éventreur).

Lorsqu'il était à Winchester, Druitt a beaucoup participé au débat social, en prenant surtout des sujets politiques pour ses discours. Il était connu pour sa dénonciation sur les agissement du Parti Libéral, le danger que représentait l'excès de moralisme social prôné par Bismarck. Son dernier discours concernait l'espace de liberté laissé aux hommes dans les nouvelles sociétés modernes.

En 1876, Druitt s'illustra par son entrée dans l'équipe de Cricket de Winchester et il devînt membre du club de cricket de Kingston Park et Dorset country. Il était réputé pour sa force dans les armes et au poing. Les photos que l'on a de lui rendent mal son apparrence. Druitt devînt aussi trés adroit au Fronton, gagnant des titres dans des tournois de Simple ou de Double à Winchester et à Oxford. Le 9 mars 1875, il s'illustra en jouant une balle dans un tournoi de cricket à Winchester en la lançant à 92 yards (près de 82 mètres).

Tout de suite après son diplôme, Druitt commença à enseigner à Blackheath, en 1881. Il devînt membre du Club de Hockey de Blackheath puis se mit à jouer dans le Club de Cricket de Morden à Blackheath.

L'année suivante, en 1882, D. voulut se lancer dans le Droit et fut admis le 17 mai. Le 29 avril 1885, il fut admis au Barreau. A sa sortie, en 1886, il s'installe dans la région de Winchester. L'année suivante, il est plaide comme avocat dans la région de l'Hampshire, à Portsmouth et à Southampton.

En 1885, son père décède d'une attaque cardiaque, lui laissant plus de 16.000 Livres. Le sort le frappe encore en juillet 1888, lorsque sa mère Anne née Harvée frappé d'une maladie mentale est internée dans l'asile de Clapton. Pourtant dans ces temps tulmutueux, les affaires de Druitt semble prospérer.

En 1883, il devient un postulant du Club de Cricket de Morden et est élu le 26 mai de l'année d'après. Ses droits d'inscriptions, malgré son aisance, seront d'ailleurs payés qu'au moment de sa mort. Druitt fut trésorier puis secrétaire honoraire du club de Cricket de Blackheath. Il résidait en 1885 à Blackheath, au 9, place Eliot.

Et ainsi Druitt vécut pendant trois ans après la perte de ses parents, mais en novembre 1888, quelque chose sans doute se brisa et il fut retrouvé noyé dans la Tamise.

Henri Winslade, un marin du chalutier le Thomeycroft vit le corps flotter dans le fleuve vers treize heures et le ramena avant d'avertir les autorités. Le Brigadier George Moulston matricule 216T fit un inventaire complet des possessions du cadavre.

Selon le témoignage de William, frère du mort (il identifia son corps), Druitt venait d'être renvoyé de son poste à l'école de Blackheath pour une raison inconnue (pensez aux gants d'enfant !). Certains auteurs ont avancé comme vous venez de le penser que Druitt avait probablement des penchants pédérastes (stricto sensu, en ce cas), et qu'il avait molesté quelques jeunes étudiants.Conjecture ou non ? Rien n'a transpiré depuis sa mort, pas de procès ou de déclaration publique, il est vrai qu'afficher ce genre de pratique était condamné et passible d'ailleurs de prison (sic Oscar Wilde). La date de sa démission est troublante, comme on a pu le lire dans un journal de l'époque du 5 janvier 1889 (The Acton, Chiswick, and Turnham Green Gazette ) :

"William H. Druitt said he lived at Bournemouth, and that he was a solicitor. The deceased was his brother, who was 31 last birthday. He was a barrister-at-law, and an assistant master in a school at Blackheath. He had stayed with witness at Bournemouth for a night towards the end of October. Witness heard from a friend on the 11th of December that deceased had not been heard of at his chambers for more than a week. Witness then went to London to make inquiries, and at Blackheath he found that deceased had got into serious trouble at the school, and had been dismissed. That was on the 30th of December. Witness had deceased's things searched where he resided, and found a paper addressed to him (produced). The Coroner read the letter, which was to this effect: - "Since Friday I felt I was going to be like mother, and the best thing for me was to die." Witness, continuing, said deceased had never made any attempt on his life before. His mother became insane in July last. He had no other relative.

L'auteur Philippe SUGDEN souligne que la date donnée : le 30 décembre est à la fois ambigüe et invraisemblable. Pourtant il faut dire que c'est plausible ; soit suite aux recherches de son frère William soit suite à la démission de Druitt. Dans le premier cas, il semble improbable que William ait attendu 19 jours, réagissant juste après avoir reçu un mot l'avertissant que son frère n'avait plus donné signe de vie à l'école de Blackheath. La seconde hypothèse semble surprenante, Druitt fut découvert entre le 30 et le 31 décembre, son corps ayant séjourné dans l'eau 3 semaines ou plus. Philippe SUGDEN conclut sa réflexion par un raisonnement plausible : la mention du 30 décembre peut trés bien être due à une erreur d'impression, où l'on aurait remplacé novembre par décembre, date qui aurait alors plus de signification.

Selon cette hypothèse, c'est le 30 novembre que Druitt est démissionné, les nouveaux faits justifiraient son suicide (?). Le 30 novembre était un vendredi, référons-nous à ses confessions de suicide : "depuis vendredi, j'ai l'impression que je deviens aussi malade que mère, et le mieux pour moi est de mourir". De plus, considérant les deux chèques de 50 et 16 Livres, on peut penser qu'il s'agissait là de montants afférants à sa démission. Enfin, il y avait le billet inutilisé pour aller d'Hammersmith à Charing Cross daté pour le 1er décembre.

Reste encore à connaître la raison relative à ce suicide ? Sa pierre tombale porte la date du 4 décembre, alors que plus probablement toujours selon le témoignage de William : "le 11 décembre, le défunt a été entendu dans ses appartements pendant plus d'une semaine." , "plus d'une semaine" veut donc dire avant le 4 décembre et Philippe SUGDEN place la date après le 1er décembre, le jour de la démission.

Sa théorie décrit donc la situation d'un avocat plein de succès, soudainement inquiété par la démission de son second travail à Blackheath. Il accepte les deux chèques de son employeur, rentre chez lui, accablé par des pensées suicidaires. Le matin suivant, il écrit sa petite lettre, et se dirige vers la Tamise avec 4 pierres dans chaque poche, jetant sans doute un dernier coup d'oeil à ses chèques avant de les jeter dans l'eau glacée. Cette explication semble logique.

Pourtant Druitt était un avocat ayant du succès, et son poste à l'école était seulement un emploi secondaire ne lui apportant pas beaucoup d'argent. Il était plutôt bien situé dans l'échelle sociale et bien connu, et aurait pu aisément retrouver un autre poste s'il l'avait voulu. Aussi pourquoi se suicider ?

La première raison est peut-être due à ses implications homosexuelles ; la seconde au fait que son vice une fois découvert, il ne pourrait plus assumer socialement ; ou en troisième lieu, on peut penser plus aisément que sa folie le gagnant, il avait peur de ne pouvoir s'arrêter. La mort de son père en 1885 et l'internement de sa mère six mois avant sa mort ont peut-être pesés sur sa santé mentale héréditairement apparemment faible. Sa mère Anne Druitt décéda par la suite à l'asile de Manor House Asylum à Chiswick en 1890, souffrant de dépression et de crises paranoïaques. Elle tenta de se suicider par overdose de laudanum (dérivé de l'opium trés utilisé en médecine au XIXe siècle, plaçant progressivement les patients sous dépendance avec tous les symptômes coercitifs des drogues). Avant la mort de sa mère, sa soeur essaya de se suicider alors que la soeur la plus âgée de Montague se jeta quant à elle par la fenêtre. Joyeuse famille ! Trés représentative de la Gentry britannique Victorienne, n'est-ce pas, ou de la famille Adams.

Aussi je crois pouvoir affirmer que dans cette famille tout le monde avait des tendances suicidaires, et cette tendance a sans doute été un élément de plus à cette attitude. L'idée fut avancée le mercredi 2 janvier 1889 avant le Docteur Thomas Diplock au Lamp Tap, à Chiswick. On conclut que Druitt s'était suicidé vu sa raison déclinante. Malheureusement les archives du coroner chargé de l'enquête n'existent plus.

L'histoire de Montague John DRUITT finit ainsi, et l'allégation de son implication dans les meurtres de Whitechapel commence.

La plus grande part de l'argumentation de la culpabilité de Druitt est due à une déclaration faite par l'inspecteur MacNaghten dans son memorandum devenu célèbre, qui fait référence à Montague selon ces termes :

J'ai toujours eu de fortes présomptions sur lui, et plus j'y pense, plus je m'en convains . Il est vrai,cependant, qu'on ne saura jamais la vérité qui repose au fond de la Tamise, du moins si j'ai raison.

La description de ce suspect diffère légèrement du mémorandum de Macnaghten et des archives dûment enregistrés à Scotland Yard disant ceci :

Mr. M.J. Druitt un docteur âgé de 41 ans environ issu de bonne famille, disparut au moment du meurtre de Miller's Court, son corps fut trouvé flottant dan la Tamise le 31 décembre soit 7 semaines après ledit meurtre. Le corps était dans l'eau pense-t-on depuis 1 mois, ou plus - sur lui on trouva un billet pour Blackheath-Londres. Selon des informations confidentielles, je crois pouvoir dire que sa famille soupçonnait cet homme d'être le meurtrier de Whitechapel ; étant connu qu'il avait des moeurs sexuelles perverties.

D'évidence Druitt est considéré par beaucoup comme l'éventreur. En fait, la seule "preuve" possible de sa culpabilité est sa ressemblance avec le portrait-robot réalisé à partir de témoignages. Seul un témoin fit un signalement donnant l'âge approximatif de Druitt (31ans) ; P.C. Smith (28), Israel Schwartz (30), Joseph Lawende (30), and George Hutchinson (34-35). Elizabeth Long parla d'un homme dans la quarantaine, mais reconnut ne pas avoir vu son visage.

Selon toute apparence, trois témoins majeurs décrivirent l'éventreur affublé d'une moustache (Druitt alors en portait une), même si les jeux d'ombres, dans la nuit et le brouilllard londonnien mal éclairé surtout dans ces quartiers, peuvent tromper. Ainsi certains parlaient d'une moustache noire, ,brune ou blonde. Druitt était d'une apparence respectable, toujours réputé bien mis. Tous les témoins sauf Lawende (qui dit le suspect a l'apparence d'un marin) étaient conforme à cette première idée. Long décrit un homme ressemblant à "la misère en habit noir", Smith et Schwartz décrive l'homme comme d'allure respectable, et Hutchinson alla plus loin en parlant d'un homme d'aspect cossu .

Par contre, côté stature, Druitt était plutôt sec. Les témoins parlent d'un homme plutôt bien bâti, solide aux épaules larges. (ou alors portant un deuxième manteau servant à cacher celui tâché de sang par en dessous). Toujours le suspect a été décrit comme d'un aspect étranger ou d'un juif (peut-être affublé d'un faux nez de théâtre et d'un postiche pour ne pas être reconnu).

D'autres problèmes viennent à l'esprit. Il est communément admis que l'éventreur selon SUGDEN habitait l'East End, mais Druitt, semble-t-il, selon d'autres, connaissait peu ou pas le quartier de Whitechapel. Son lieu de résidence était au 9, place Eliot à Blackheath au moment des meurtres. Mais cette adresse aurait-elle pu être utilisé comme base pour les meurtres.

SUGDEN cite des chaix (horaires de trains) de l'époque afin de rejeter cette théorie. Selon lui, il n'y avait pas de service ferroviaire pendant toute la nuit entre Londres et Blackheath en 1888. Le dernier train quittant Blackheath en 1888 à midi 25 et le plus tôt à 5 h 10 du matin. Pourtant Mary Ann Nichols a été tuée à 3 heures 40, Chapman à 5 h 30 et Kelly à 4 heures ; il aurait donc commis ces meurtres tout en ayant ensuite le temps de se rendre à la gare pour le premier train du matin. Mais l'hypothèse ne tient pas pour Stride tuée à 1 heure, Eddowes à 1 h 44 ou à Tabram à 2 h 30 . Mais peut-être ont-elles été tuées par un deuxième homme puisque les témoignages décrivent deux hommes différents, concurrents ou complices (voir le film français L'Assassin habite au 21, de Henri-George CLOUZOT, 1942 avec Pierre Fresnay et Suzy Delair) . Druitt aurait donc alors eu le temps de rentrer chez son complice pour nettoyer le sang de ses habits avant de partir prendre le train.

S'il est l'éventreur, SUGDEN déclare qu'il aurait dû se cacher dans le quartier constellé de policiers en risquant de se faire pincer. Aussi SUGDEN admet qu'il a trés bien pu avoir un pied à terre dans le quartier pourquoi pas sous un pseudonyme, soit chez une logeuse (voir le film muet d'Alfred Hitchcock, THE LODGER,1925), soit chez un complice.

Tom Cullen, auteur penchant pour la culpabilité de Druitt, dit que celui-ci savait trés bien qu'on pouvait louer des chambres au 9, King's Bench Walk. Ce lieu est à quelques minutes de marche de l'East End. SUGDEN réfute cette déclaration, avançant la folle course célèbre de l'éventreur la nuit du double meurtre (le 30 septembre). King's Bench Walk était à l'ouest de Mitre Square (site du second meurtre), et le tueur a été vu se dirigeant vers le nord-est directement après l'assassinat d'Eddowes (rien n'empêche de faire semblant de partir dans un sens pour ensuite repartir dans l'autre), pourtant, là, il a laissé son tablier à Goulston Street. Le tueur aurait-il pris un risque inconsidéré en passant par lion's den pour aller vers le nord alors qu'il avait l'intention de se réfugier à l'ouest ?

Une des sources les plus citées sur l'évidence de la culpabilité de Druitt, est celle se rapportant à son emploi du temps ponctué de rencontres de criquet entre les meurtres. Le vendredi 3 et le samedi 4 août 1888, Druitt était à Dean Park à Bournemouth. Le vendredi 10 et le samedi 11 août 1888, il jouait avec les clubmen du Dorset. Tabram a été tuée le mardi 7 août 1888 entre ces deux weekends. N'est-il pas sensé de croire que Druitt se devait d'être dans la région de Bournemouth pour disputer des matchs pendant les deux weekends suivants, le meurtre étant commis pendant la semaine.

En plus, Druitt avait joué à Canford, dans le Dorset, contre Wimborne à Canford le 1er septembre, le jour après le meurtre de Nichols. Le 8 septembre (jour du meurtre de Chapman), Druitt jouait à 11 h 30 contre les Frères Christopherson à Rectory Field ("terrain du presbytère) à Blackheath. Ceci n'apporte aucune preuve évidente contre Druitt, mais est-il vraisemblable qu'il ait tué Chapman à 5 h 30 (selon les termes du tueur "pour s'amuser un peu") et avoir eu le temps de sauter dans le train pour Blackheath, laissant ses habits ensanglantés, de prendre son petit-déjeuner et de se rendre sur le terrain pour jouer à 11 heures 30. Surtout en considérant qu'il avait rôdé par la ville la nuit précédente selon SUGDEN. Aussi certains experts retiennent que ces arguments jouent sur l'innocence de Druitt.

Pourquoi alors Macnaghten a-t-il si ouvertement clamé la culpabilité de Druitt ? Certaines réponses avancent que celui-ci était insuffisamment informé sur le cas et porta son accusation selon ses propres recoupements et souvenirs.

Macnaghten dit dans son memorandum :"...selon des informations confidentielles, je crois pouvoir dire que sa famille soupçonnait cet homme d'être le meurtrier."

Il faut examiner plus attentivement cette déclaration. Il parle bien d'un petit doute et non pas d'une absolue évidence. Nous n'avons aucun indice sur la provenance des informations confidentielles dont parle Macnaghten, mais il en parle comme si la famille l'avait renseigné. Mais n'est-ce pas dû au fait que son enquête lui avait permis de savoir que Druitt était un pervers. Il est possible que Macnaughten ait basé ses dire sur les rumeurs et racontars, plutôt que sur une informatin privé dont on lui aurait fait part.

Une autre déclaration parle du cerveau de l'éventreur , "après ses terribles excès à cette occasion (le meurtre de Kelly), il se suicida sinon les meurtres n'aurait cessé".

Même encore aujourd'hui, il n'y a aucune évidence vrai qui atteste que les serial killer ne peuvent pas s'arrêter de tuer. Selon SUGDEN, "les derniers tueurs prouvent le contraire".

Mais peut-être que la cessation des meurtres après Maru Jane Kelly est aussi dû au fait que le tueur avait été soit identifié soit interné (en prison ou dans un asile), soit il avait migré ou était mort accidentellement ou de maladie comme le prince Albert-Victor, Duc de Clarence and Evondale, petit-fils de la reine, aussi connu pour sa grande perversité, (les adeptes du piercing savent de quoi l'on parle).

Preuve accablante pourtant est le fait que malgré la montée dramatique de crimes durant les dernières décades, aucun meurtrier en série n'en est venu à se suicider.

Autres erreurs données par Macnaghten sur Druitt quand il déclare que Druitt vivait avec sa famille, mais des quittances prouvaient qu'il vivait au 9 Eliot Place. Il affirme que Druitt s'est suicidé le 10 novembre, trois semaines avant que cela se produise. Il dit que Druitt avait 41 ans au moment de sa mort, le vieillissant de 10 ans. Enfin, il parle de Druitt comme d'un médecin, alors qu'il était avocat et maître assistant.

Pourtant Macnaghten était un homme intelligent et il n'aurait pas incriminé Druitt sans autres éléments qu'il ne pouvait peut-être pas divulguer. Il est possible qu'un jour on trouve un ou plusieurs documents qui jetteront davantage de lumière sur l'accusation portée par Macnaghten sur Druitt.

En 1959, Dan FARSON affirma lui aussi que Druitt était le tueur, après avoir trouvé un homme qui se rappelait avoir appris un pamphlet qui circulait en Australie vers 1890 intitulé "le meurtrier de l'East End - je l'ai connu". Son auteur disait s'appeler A. Knowles (l'informateur de Farson), c'était Lionel Druitt, Drewett ou Drewery. Le fait que Lionel Druitt, qui était cousin de Montague, était parti vivre en Australie en 1886 excita davantage son intérêt et l'on se mit à étudier la possibilité.

Les enquêteurs furent fortement déçus lorsque rencontrant Monsieur W.G. Fellà Dandenong, l'homme leur dit posséder la preuve certaine de l'identité du tueur, mais il refusait de la leur donner s'il n'avait pas en contrepartie 500 Livres. L'enquête révéla que personne du nom de Fell ne fut rescencé à Dandenong en 1890.

En fait la révélation de Monsieur A. Knowles était une confusion entre les faits énumérés entre Druitt et Deeming. Le Melbourne Evening Standard du 8 avril 1892 titrait alors; "JACK THE RIPPER: DEEMING AT ALDGATE ON THE NIGHT OF THE WHITECHAPEL MURDERS", JACK L'ÉVENTREUR : DEEMING A ALDGATE LA NUIT DES MEURTRES DE WHITECHAPEL. Ce fut démenti par l'avocat de Deeming, qui proclama haut et fort qu'il exécutait une sentence en Afrique du Sud durant l'automne 1888. Toutefois, il est attesté que Deeming reconnu avoir pris le nom de Druin ou Drewen peu après son arrivée en Australie en 1891. Bien qu'il n'y ait aucune preuve, il semble plus probable que la mémoire de Knowles confondait le pseudonyme de Deeming avec celui de Druitt, et que le titre du journal avait sans doute été pris pour un pamphlet.

Il se produisit en mars 1889 un évènement notable, selon le Docteur Thomas Dutton, Albert Backert, un membre haut placé du comité de vigilance de Whitechapel, avait crié son déplaisir sur le fait "qu'il semblait y avoir trop de suffisance dans la force seulement parce qu'il n'y avait pas eu de meurtre depuis des mois."

Les officiers responsable de sa plainte, lui dire qu'il pourrait lui faire des révélations s'il pouvait se taire. Ainsi parle-t-il :

Bêtement, j'ai accepté. On me suggéra dont que
le comité de Vigilance et ses patrouilles devrait être
dissous parce que la police était plus que sure que l'éventreur
était mort. Je protestais que, si je devais être porteur du secret,
je devrais avoir plus d'information que cela.
"Il n'est pas nécessaire que vous en sachiez plus",'
m'a-t-on dit. 'L'homme en question est mort. Il a été repêché
dans la Tamise il y a deux mois et cela ne pourrait que
causer de la douleur à sa famille si l'on en disait plus que ça.

Cette source de la déclaration de Dutton est inconnue, mais si elle est vraie, s'avère d'une importance extrême -- surtout si cela s'est passé en mars 1889, ce qui suggèrerait que la police avait suspecté Druitt bien avant Macnaghten, qui ne rejoignit le comité qu'à l'été 1889 : soit deux mois après l'information précitée.

Le commissaire Frédérick Abberline lui-même ne connaissait pas les faits, comme Anderson l'a si célèbrement fait, selon lesquels l'éventreur était réputé mort depuis la fin de l'automne 1888. Dans son entrevue dans la Pall Mall Gazette en 1903, il a déclaré :

Vous ne pouvez pas déclaré si pompeusement que Scotland Yard n'est pas plus avisé sur la question qu'il y a 15 ans. C'est un simple non-sens de dire que la police avait des preuves que l'homme est mort. Je suis, et j'ai toujours été trés en contact avec Scotland Yard, et il serait absolument impossible que je n'ai pas eu connaissance de la chose. En plus, les autorités seraient trop contentes de mettre fin à un tel mystère, rien que pour se donner du crédit.

Et ainsi restera le cas Druitt. La possibilité de sa culpabilité est établie par la déclaration de Macnaghten qui avait peut-être plus d'information qu'il n'a voulu en dire. Information qu'il avait dit-il détruite pour ne pas poser de problème. On peut aussi conclure que Druitt a pu avoir commis les meurtres entre ses matches de cricket, surtout pour Nichols et Chapman. Si ces deux présomptions s'avèrent être des vérités, alors on peut le croire coupable. Sinon sa seule culpabilité repose sur la seule opinion de Macnaghten, basé sur ses déclarations et sa mémoire.

Voir le livre de Stéphane BOURGOIN, LE LIVRE ROUGE DE JACK L'EVENTREUR sur la culpabilité de DRUITT

 

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